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Embarquement en Amérique centrale

23 mai 2007

Quito (Equateur), mardi 22 mai 2007

Pour clore ce chapitre Amérique centrale

   Ca y est, nous sommes en Equateur depuis le lundi 21 mai dans l'après-midi, le voyage continue...

   Pour terminer notre carnet de route sur l'Amérique centrale, nous avons effectué une sélection de photos illustrant à la fois des aspects de notre quotidien et des images insolites pour nous autres Européens.

   Nous avons d'abord été frappés par la diversité et la vivacité des couleurs que nous avons pu admirer au cours de ce séjour, qu'il s'agisse de celles employées par Dame Nature sur les animaux ou dans les paysages ou bien des couleurs appliquées par l'homme pour embellir ses villes.

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Le perroquet des ruines de Copan (Honduras)

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Le lézard de Corcovado (Costa Rica) en pleine parade amoureuse

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Une église à Leon (Nicaragua)

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Le port de Bluefields (Nicaragua)

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La vieille ville de Panama Ciudad (Panama)

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Une façade à Masaya (Nicaragua)

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L'église des îles Solentiname (Nicaragua)

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Sur le Rio San Juan (Nicaragua)

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Le vendeur de raspados de Granada (Nicaragua)

   Nous avons ensuite été marqués par les bus locaux, pas seulement par leur inconfort ou leur lenteur mais aussi par la richesse de leurs décorations. Prenez par exemple un vieux " school bus " américain, ne changez surtout pas le moteur mais appliquez quelques couches de peinture et le tour est joué. Ca pourrait donner des idées à la RATP. En tout cas, l'idée a du succès. Il y en a tellement qu'on se dit qu'ils finissent tous leur vie ici !

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   Enfin, un petit florilège des éléments indispensables à toute bonne chambre d'hôtel.

Premier objet essentiel : une Bible

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   Second accessoire vital, un ventilateur : il fait chaud par ici. Si c'est possible, choisissez-le sans grille de protection ou bien encrassé ou encore avec un mécanisme datant de Mathusalem.

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   Parsemez de quelques accessoires déglingués

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   Décorez à loisir d'objets insolites et totalement inutiles

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   Enfin, dotez-vous de tout le confort moderne en savourant les bienfaits d'une douche chaude. Pour ceux qui ne connaissent pas le système, il suffit d'adapter sur le tuyau d'arrivée d'eau un dispositif électrique conforme aux toutes dernières normes de sécurité, naturellement.

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   Pas totalement rassuré ? Tranquillisez-vous, le disjoncteur n'est jamais loin.

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   Bon, il ne faut pas exagérer, on n'a pas fait que des hôtels pourris, kitsch et dangereux. Parfois, on a aussi eu des jolies chambres avec une belle vue...

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23 mai 2007

Quito (Equateur), mardi 22 mai 2007

Un aperçu de Panama Ciudad

   Nous sommes au Panama un peu par hasard. En préparant le voyage nous comptions aller au Nicaragua et au Costa Rica puis partir vers l'Equateur. Cependant en regardant le prix des billets d'avion nous avons constaté qu'il était bien moins cher de faire un vol Panama-Quito via San José que San José-Quito. Comme de toute façon nous allions visiter le sud du Costa Rica, il était aussi simple de partir ensuite vers le Panama.

   Voilà aussi pourquoi nous ne passons que cinq jours dans ce pays. C'est peu, surtout que nous nous y plaisons beaucoup. Panama Ciudad, que nous avons rejoint le 18, est très intéressante, elle déborde de vie.

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   Les artères secondaires sont envahies de marchés plus ou moins organisés. On y trouve de tout : marchands de fruits et légumes, de journaux, de chewing-gum, cireurs de chaussures, stands de livres d'occasion, vendeurs de billets de loterie (leur nombre est impressionnant), de fruits coupés (leurs ananas sont succulents), de raspados (c'est de la glace pillée arrosée de sirop, un must ici), d'accessoires pour téléphones portables ... Et bien sûr l'ambiance est au rendez-vous.

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   Le métissage de la population est également très intéressant à observer. Personnes de type européen, Noirs originaires des Caraïbes ou Indiens pure souche, entre autres, vivent ensemble ici. Cette diversité étant due en partie à la construction du canal de Panama qui a fait venir des milliers de travailleurs de divers endroits du monde.

   La ville possède en plus un vieux quartier colonial. C'est un endroit un peu bizarre mais beau. Il semble dépourvu d'habitants, ce qui contraste fort avec la bourdonnement continuel des rues un peu plus loin. Notre guide déconseille de s'y promener de nuit et, même de jour, il faut faire attention dans les artères secondaires, alors que nous sommes dans le quartier du palais présidentiel et de certaines ambassades ! Les maisons de style colonial sont pour la plupart en très mauvais état, mais les fissures dans les murs et les toits percés donnent bien sûr un certain charme...

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   Nous nous baladons une matinée au milieu de ce décor étrange. Ah c'est sûr, l'esprit doit s'activer pour imaginer la richesse et la grandeur d'antan des bâtiments. Mais c'est peut-être ça qui est intéressant. Nous marchons, entre églises, grandes demeures et théâtres, jusqu'à l'ambassade de France et une promenade qui longe la mer.

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   La vue est jolie mais elle nous sort des rêveries sur le passé colonial de la ville. Au loin sur notre gauche nous voyons de grands buildings en construction alors que sur la droite de nombreux bateaux sortent de la baie et donc du canal interocéanique.

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   C'est bien sûr le grand symbole et l'élément central du pays. L'histoire ici est intimement liée à cet ouvrage. Il a été à l'origine de l'indépendance du Panama vis-à-vis de la Colombie au début du 19e siècle. Ce sont les Etats-Unis qui ont construit le canal et qui en ont assuré l'exploitation jusqu'en 1999. Ceci explique leur ingérence continuelle dans les affaires du Panama pendant tout le 20e siècle et ce jusqu'à l'intervention militaire en 1989 pour en finir avec la dictature de Noriega. Au-delà des côtés historique et politique, l'économie du pays est évidemment totalement dépendante du canal. Il génère un revenu financier énorme, qui n'est d'ailleurs pas réparti très également dans la population...

   Tous ces aspects sont passionnants, et montrent que l'ouvrage n'est pas seulement un exploit technique. Nous gardons tout cela à l'esprit le dimanche 20 au matin en allant voir de plus près ce fameux canal. Nous visitons en fait les écluses de Miraflores, à quelques kilomètres de Panama Ciudad.

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   L'endroit n'a rien de révolutionnaire dans son fonctionnement, c'est le même genre d'écluse que sur le canal du midi mais c'est la taille de l'ensemble qui est impressionnante. En arrivant nous voyons passer un bateau énorme chargé jusqu'à la gueule de containers : il ne faudrait pas qu'il fasse quelques centimètres de plus en largeur, ça ne passerait plus...

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   Nous sommes sur une terrasse surplombant les bassins et on nous donne par haut-parleur interposé quelques informations sur le canal. Nous apprenons ainsi que les navires doivent payer les droits au moins 48h avant leur passage et en cash ! Quand on sait que cela peut atteindre des sommes de plusieurs centaines de milliers de dollars, ça fait bizarre, il doit y avoir des mallettes pleines de billets qui se promènent par ici.

   Ce séjour à Panama Ciudad aura eu un autre intérêt : Florence a racheté un appareil photo, le même (en à peine plus neuf) à un prix raisonnable. On espère bien sûr qu'il verra Paris, celui-là.

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19 mai 2007

Panama Ciudad (Panama), samedi 19 mai 2007

Dernier passage de frontière en Amérique centrale

   Nous avons du mal à nous faire une idée du Costa Rica et de la manière dont les gens vivent car nous n'aurons passé du temps qu'à proximité des parcs nationaux. Puerto Jimenez et Tortuguero ne sont sûrement pas représentatives des villes du Costa Rica. Mais bon, nous n'avons pas le temps de visiter d'autres endroits dans le pays, il nous faut continuer notre route.

   Avant de partir au Panama nous passons quand même une dernière journée à Puerto Jimenez, histoire de nous reposer un peu après notre longue marche et, très important, d'envoyer notre linge sale à la laverie.

   Une fois nos chaussettes entre de bonnes mains, nous louons des kayaks en début d'après-midi ce mardi 16 mai pour retourner sur une plage que nous avions repérée la dernière fois et en espérant, pourquoi pas, revoir quelques dauphins.

   Déjà, sur la route qui mène au loueur nous avons l'occasion de nous extasier une fois de plus sur la faune locale. En levant les yeux presque par hasard sur le chemin nous apercevons un iguane à trois mètres du sol dans un arbre au dessus de nous !

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   Les kayaks que nous louons sont bien pourris mais ils flottent, c'est l'essentiel. La balade est sympa, la plage est toujours aussi belle et déserte. Nous trouvons même une noix de coco que nous parvenons finalement à ouvrir, un délice. Nous repartons vers Puerto Jimenez et à quelques encablures du port où mouillent les bateaux de pêche, nous retombons sur les dauphins. Ils sont bien cinq ou six en tout, sautant hors de l'eau et réapparaissant quelques dizaines de mètres plus loin... Le spectacle est vraiment étonnant. Ca n'est pas évident de prendre une photo au bon moment, en plus assis dans un kayak mais nous vous montrons quand même un des clichés pour vous mettre dans l'ambiance.

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   Tellement absorbés à scruter l'endroit où les dauphins vont ressortir de l'eau, c'est à peine si nous nous rendons compte qu'une tortue de mer a fait son apparition à la surface tout près de nous !

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   Cet endroit est vraiment incroyable...

   Il nous faut pourtant partir au Panama le lendemain, l'avion pour l'Amérique du sud est dans cinq jours. Le trajet n'est pas long jusqu'à la frontière, nous sommes déjà bien au sud.

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   Par contre, nous manquons d'être refoulés au passage de l'immigration. Pour commencer, le policier de service nous demande de montrer un billet de sortie du pays. Pas de problème, nous avons nos billets d'avion pour l'Equateur. Ensuite ça se complique, il nous demande d'exhiber chacun 500 dollars en liquide pour nous laisser passer. Notre guide de voyage nous parlait bien d'une telle loi mais disait que montrer une carte de crédit suffisait au policier le plus zélé.

   Apparemment plus maintenant. Le gars veut voir du cash ! Et encore, on peut s'estimer heureux car une affiche précise que les Dominicains doivent montrer qu'ils sont en possession de 1000 dollars pour rentrer au Panama. Il y bien des banques à proximité mais nous n'avons pas spécialement envie de retirer autant d'argent et nous expliquons qu'avec notre liquide et nos travellers, en dollars et en euros, nous ne devons pas être bien loin du compte.

   Finalement les choses s'arrangent pour nous, le policier tamponne notre passeport en nous faisant la morale et en nous faisant promettre d'avoir la somme la prochaine fois que nous viendrons au Panama. On ne doit pas encore avoir l'air trop désargentés, ouf.

   Une fois dans le pays, nous décidons de faire une étape à la montagne, dans une petite ville appelée Boquete. Autour, les sentiers pour se promener sont nombreux et puis comme ça on se prépare à l'altitude avant de nous retrouver dans la cordillère des Andes.

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   L'endroit est tranquille, ça fait un peu ville thermale mais sans les thermes et sans le casino qui va avec. Le jeudi 17 nous partons pour une petite rando, qui s'avère d'ailleurs plus difficile que prévue. Nous parcourons un sentier à la recherche des quetzals, ces oiseaux mythiques pour de nombreuses civilisations précolombiennes. Ils sont paraît-il nombreux dans le coin. Nous monterons jusqu'à 2300 m environ, en scrutant les arbres pour trouver l'oiseau.

   Au début la végétation est assez classique, on pourrait trouver la même chez en France. Nous voyons même des hortensias à l'entrée d'un jardin : comme à la maison !

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   Puis nous entrons dans une forêt dense et très humide qui ressemble plus à ce que nous avons vu dans ces régions tropicales. Malheureusement nous ne voyons pas l'ombre d'un quetzal. Nous entendons souvent un très beau chant d'oiseau et nous le lui attribuons mais c'est tout. Par contre nous comprenons bien ce que signifie " forêt pluviale " : à partir de 13h, les nuages envahissent les pentes des montagnes et la pluie se met à tomber jusqu'à la fin de la journée...

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16 mai 2007

Puerto Jimenez (Costa Rica), mardi 15 mai 2007

Randonnée entre mer et jungle

   Nos chaussures de marche nous démangeaient depuis un certain temps, nous sommes donc bien contents de pouvoir les chausser ce samedi 12 mai au matin pour trois jours de randonnée dans le parc national Corcovado. Accompagnés de notre guide Felipe, nous nous rendons à notre point de départ. Au programme : une journée de marche (20 km) pour rejoindre un refuge au milieu du parc, une journée de balade autour du refuge, une journée de marche (17 km) pour ressortir du parc de l'autre côté.

   Très vite, nous sommes plongés dans l'ambiance de la jungle. Ce n'est pas vraiment le genre de marche auquel nous sommes habitués, il n'y a pas de vue à admirer ni même de paysage à proprement parler. Nous cheminons à travers la dense forêt tropicale en regardant la végétation et en essayant d'apercevoir des animaux.

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   Il fait une chaleur incroyable, l'atmosphère est très humide et nous avons l'impression de suer un litre d'eau par minute. Quand la pluie se met de la partie, c'est à peine si elle nous mouille tant nous sommes déjà trempés.

   Au cours de cette journée, nous avons l'occasion de voir des oiseaux de toutes sortes, des toucans notamment, des singes, des lézards... Nous suivons également à la trace un puma qui marche sur la piste devant nous. Pendant au moins une heure nous pouvons voir ses empreintes dans la boue ; d'après notre guide, elles sont " muy frescas ". Finalement nous ne le rattraperons pas mais c'est peut-être mieux ainsi !

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   Parmi les rencontres insolites, ce serpent qui ondule paresseusement son mètre et demi au milieu du sentier. Felipe nous assure qu'il est susceptible de nous attaquer mais que sa morsure n'est pas dangereuse...

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   Nous parvenons finalement à la Sirena, notre refuge du soir. Il est plus grand que ce à quoi nous nous attendions, il peut facilement accueillir 60 personnes. Pourtant nous ne sommes que 5 ce soir-là. Nous sommes tout près de la mer, mais le camp est quand même perdu en pleine jungle, au milieu des oiseaux et ...des araignées !!!

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   Celle-ci non plus n'est pas dangereuse et ça vaut mieux, on en compte plusieurs dizaines rien que sous la fenêtre de notre chambre et elles ont la fâcheuse habitude de tisser leur toile en travers des corridors. Quand on est grand comme Clément, il vaut mieux ouvrir l'œil pour ne pas s'y prendre les cheveux !

   Le refuge a beau ne pas être très fréquenté, il peut quand même s'enorgueillir de la présence d'une cuisinière hors-pair : nous y prenons nos meilleurs repas depuis que nous sommes au Costa Rica ! Après le dîner, nous nous installons sous le porche pour regarder tomber le soir et la pluie. Nous essuyons une averse impressionnante, toute conversation devient impossible et nous restons dans le noir à écouter le fracas des gouttes sur le toit du refuge. Nous sommes tellement loin de ce dont nous avons l'habitude, ça donne l'impression d'être sur une autre planète.

   Le lendemain, nous voilà repartis autour de Sirena pour essayer de voir d'autres animaux. A dire vrai, la journée est un peu décevante ou alors nous nous faisons plus exigeants. Nous admirons tout de même beaucoup d'oiseaux, de papillons, d'agoutis, de pécaris, de singes...

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   La journée s'achève non loin de la mer, à l'embouchure d'un rio réputé pour être un repaire de tapirs et de crocodiles. Effectivement, nous voyons un croco à peu de distance. Pour attendre confortablement la venue des tapirs,  Felipe décide de s'installer un peu plus loin, de l'autre côté du rio. Eberlués, nous le voyons ôter ses chaussures et ses chaussettes pour traverser sans mouiller ses affaires. Il y a un crocodile à 20 mètres !!! Pas très rassurés, nous suivons tout de même le mouvement tout en faisant travailler notre mémoire : dans le guide de survie qu'on nous a offert à Noël (merci Isa), il y avait de précieux conseils sur l'attitude à adopter face à un crocodile. Qu'est-ce qu'ils disaient déjà ? Ah oui, viser les yeux. Euh, avec quoi ? Avec nos chaussettes ? Certes après une journée de marche, il y a peut-être de quoi faire fuir un croco mais quand même !
Finalement, pas d'attaque de crocodile mais pas de tapir non plus. Tant pis.

   Notre dernier jour de marche nous permet de rejoindre une des sorties du parc en empruntant un sentier qui longe la mer. C'est très rare de pouvoir faire ce type de randonnée le long du rivage et nous apprécions beaucoup même si marcher dans le sable n'est pas toujours facile. Nous découvrons ainsi de magnifiques paysages côtiers...

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   Et nous continuons à admirer d'autres animaux comme ce bien sympathique tamanoir. 

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   Dernière aventure de la journée, le trajet en "colectivo" pour rentrer sur Puerto Jimenez. Clément sourit, il ne sait pas encore à quelles tortures notre arrière-train sera soumis pendant les deux heures du voyage !

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12 mai 2007

Puerto Jimenez (Costa Rica), vendredi 11 mai 2007

Des Caraïbes à la côte pacifique

   Le séjour au Costa Rica sera court car nous prenons l'avion depuis le Panama pour aller en Equateur le 21 mai. Il faut donc sélectionner les endroits que nous allons visiter. Après Tortuguero deux endroits nous intéressent beaucoup. Le plus haut sommet du Costa Rica, le cerro Chirripo (3820 m) que nous aimerions gravir et le parc national Corcovado dans le sud- ouest du pays.

   Nous descendons donc dans le sud du pays (euh, en fait ça monte beaucoup) pour nous approcher du cerro Chirripo. Le trajet en bus dans la montagne n'est pas très exaltant car nous sommes dans les nuages presque tout le temps. Décidément, la saison des pluies a de l'avance cette année, voilà qui compromet nos chances de tenter l'ascension : si c'est pour ne rien voir en haut.... Arrivés dans la ville de San Isidro, où se trouve l'organisme gérant le refuge proche du sommet, nous apprenons que de tout est complet jusqu'en juin. Du coup, pas de regret, nous continuons notre chemin vers Puerto Jimenez, porte d'entrée du parc de Corcovado.

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   Là encore, l'objectif est de marcher. Puisque ce n'est pas possible en montagne nous marcherons dans la forêt et le long de la plage dans la péninsule qui abrite le parc. Il nous faut pratiquement une journée pour organiser notre rando : il faut trouver un guide, comparer les prix, réserver les refuges... Nous avons juste le temps de nous balader autour du village, notamment sur la plage. Le sable est noir et il y a des cocotiers mais à marée basse, ça ressemble à la Bretagne, non ?

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   Notez que je n'ai pas porté la comparaison sur le temps nuageux, je suis sûr qu'il fait très beau en Bretagne en ce moment.

   En attendant notre départ en trek, prévu le samedi 12, nous nous offrons un petit tour en kayak dans la mangrove, à proximité de Puerto Jimenez. La guide nous explique le fonctionnement de cet écosystème en long en large et en travers. Nous pagayons au milieu des racines pendant une bonne heure tout en observant quelques oiseaux et caïmans au passage.

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   Puis nous passons en mer pour une pause sur une bien jolie plage. C'est notre premier bain du voyage dans l'océan Pacifique !

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   Notre guide, royale, nous coupe un ananas et une noix de coco délicieux. On comprend mieux le slogan national : vive la " pura vida " du Costa Rica ! Pour couronner le tout, sur le chemin du retour, nous voyons plusieurs dauphins qui s'agitent à quelques dizaines de mètres de nous. C'est vraiment incroyable le nombre d'animaux que l'on peut voir dans ce pays...

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8 mai 2007

San José (Costa Rica), mardi 8 mai 2007

L'Amazonie en miniature à Tortuguero

   Nous voici au Costa Rica depuis le vendredi 4 mai. Notre bus international, s'il vous plaît, nous a conduit directement de Granada à la capitale du pays, San José.

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   Changement de pays et changement de niveau de vie : le Costa Rica est l'état le plus riche d'Amérique centrale. Il a su éviter les guerres civiles qui ont ravagé beaucoup de pays de la région au cours des dernières décennies. La démocratie y est stable depuis de nombreuses années et l'économie se porte bien.

   Par certains côtés, nous sommes bien sûr contents de trouver un pays plus développé. Les transports seront plus rapides, nous aurons moins de mal à trouver un guide compétent dans les parcs nationaux...
Cependant nous retrouvons également ça :

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   Et oui, nous voici replongés dans l'ambiance des villes modernes avec les enseignes tapageuses des multinationales de la " restauration rapide ". Ca, forcément, ça nous manquait moins. Nous étions heureux de vivre depuis quelques temps loin des Mac Do, Pizza Hut, Starbucks ou Buffalo Grill. Loin aussi des odeurs de friture dans la rue : nous comprenons vite que les Costariciens sont malheureusement de grands amateurs de poulet frit.

   En plus, c'est un comble alors que nous sommes censés trouver un pays plus développé, nous subissons notre première petite intoxication alimentaire à San José. Le restaurant avait extérieurement bien meilleure mine que beaucoup de bouis-bouis où nous avons pu manger au Nicaragua, mais on nous a servi un bifteck avarié ! Nous avons été dérangés peu de temps, peut-être 24h mais on peut dire que l'accueil du Costa Rica nous a déçu.

   Ces ennuis gastriques ne nous ont quand même pas empêchés de quitter la ville le lendemain de notre arrivée. En effet, San José ne présente aucun intérêt. La pollution y est terrible et il n'y a rien à voir. Alors autant aller tout de suite prendre l'air dans le fameux parc de Tortuguero sur la côte caraïbe.

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   A dire vrai, c'est plus la pluie que nous prenons là-bas. Le temps n'est pas vraiment de la partie mais c'est normal : le coin est très pluvieux toute l'année. Il faut bien cela pour alimenter tous les rivières et canaux qui serpentent au milieu d'une forêt très dense. Heureusement, nous sommes équipés, vivent les ponchos.

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   L'endroit ressemble à la région du rio San Juan au Nicaragua, où nous étions il y a quelque temps. Il faut dire que nous n'en sommes pas loin. Le trajet est cependant moins pénible et moins long de côté-ci de la frontière même s'il faut toujours enchaîner bus et bateau car la route ne va pas aussi loin.

   Le parc de Tortuguero est donc constitué d'une immense forêt entrecoupée de rivières, où l'on peut voir un grand nombre d'animaux, mais possède aussi une zone côtière très connue car tous les ans des milliers de tortues de mer y viennent creuser un nid et pondre dans le sable.

   Le dimanche 6 au matin, après des pluies torrentielles, nous partons avec un guide pour une des activités-phares du parc : la balade en canoë dans les petits bras de rivière. Nous voilà en train de pagayer doucement dans une eau d'un marron parfait au milieu du végétation luxuriante, à la recherche des animaux qui peuplent Tortuguero.

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   Et nous ne sommes déçus. En quatre heures nous voyons des animaux incroyables.

   Enormément d'oiseaux de toutes tailles, formes et couleurs. Celui de la photo sèche ses ailes après la pluie.

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   Des lézards petits ou grands, laids ou magnifiques et notamment celui qui est surnommé " Jésus-Christ " car il marche sur l'eau. Impressionnant à voir !

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   De nombreux caïmans : c'est incroyable comme ils peuvent se fondre dans l'environnement, ils sont immobiles dans l'eau, leurs écailles se confondent facilement avec des troncs d'arbre et ils attendent leur proie... L'un d'eux posera même pour nous sur une branche, trop sympa.

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   Quelques tortues d'eau douce posées tranquillement sur le bord de la rivière.

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   En ajoutant à ça les hurlements des singes, les craquements des arbres, les cris des oiseaux ou pendant une bonne demi-heure le bruit de la pluie, vous comprenez que nous sommes plongés dans une ambiance hors du commun pour nous Européens.

   Mais rassurez-vous, dès la balade terminée nous allons voir sur Internet ce qui se passe en France...

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   Le soir venu nous partons sur la plage à la recherche de tortues. Le spectacle de la ponte est paraît-il extraordinaire. Malheureusement pour nous, mai n'est pas le meilleur mois pour y assister et nous revenons bredouilles.

   Ce n'est bien sûr pas très grave, nous repartons enchantés de notre visite à Tortuguero. Nous avons même la chance de voir deux crocodiles (ils sont plus gros que les caïmans) pendant le trajet de retour en bateau.

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4 mai 2007

Granada (Nicaragua), jeudi 3 mai 2007

Un dernier volcan pour la route

   Et oui, nous trichons, nous prenons l'avion pour partir de Corn Island. Nous aurions bien sûr apprécié de voir un autre film avec Steven Seagall dans le ferry mais nous avons préféré gagner un peu de temps. 1h15 entre l'île et Managua au lieu des 20h minimum en prenant le bateau puis des bus, c'est quand même appréciable. En plus, la vue au décollage est magnifique et ça nous amuse d'être dans ce petit avion d'une quinzaine de places, assis juste derrière les pilotes. Le commandant de bord lit le journal pendant que le copilote s'occupe de tout, c'est béton, rien ne peut nous arriver...

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   De l'aéroport de Managua, nous filons directement en taxi à Masaya, notre prochaine étape, à une trentaine de kilomètres plus au sud.

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   Cette ville est essentiellement connue pour ses marchés d'artisanat et son volcan très actif. Voilà qui devrait nous intéresser. Côté artisanat nous nous abstenons, vous vous en doutez, d'acheter des meubles mais nous craquons quand même pour un hamac. C'est la grande spécialité des artisans de Masaya et c'est pour nous le souvenir le plus représentatif du pays. C'est un vrai mode de vie ici. Dans toutes les maisons on peut voir au premier coup d'œil un hamac, soit sur la terrasse, soit dans le salon, soit dans le jardin et évidemment les trois quarts du temps il y a quelqu'un à l'intérieur. Comme nous ne voulons pas le garder jusqu'à Buenos Aires, nous nous renseignons auprès de l'agence DHL du coin pour l'envoyer en France. Ils nous proposent de payer le colis 1200 dollars ! Ca fait cher pour un hamac à 11 dollars... Nous verrons donc plus tard avec la poste classique, sans doute au Costa Rica, et tant pis s'il y a plus de risques qu'il se perde en route.

   L'autre centre d'intérêt de Masaya c'est le volcan du même nom. Pour parvenir au sommet, pas de longue marche dans la chaleur et la poussière cette fois. On prend tout bêtement un taxi jusqu'au sommet... Cependant, la visite n'est pas sans danger et les panneaux d'avertissements sur le site nous l'expliquent bien : ce volcan est actif et il peut arriver que le cratère projette quelques rochers.

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   Notre premier réflexe après avoir lu ce panneau est bien sûr de nous retourner vers notre taxi. Bon, tenir à trois sous cette petite Hyundai, ça va pas être possible, il faudra trouver autre chose s'il faut s'abriter... En même temps ça ne serait vraiment pas de chance que le volcan se déchaîne maintenant : il ronronne et fume tranquillement comme d'habitude, nous allons donc profiter du lieu sans nous inquiéter. Et nous ne sommes pas déçus par le cratère qui est très impressionnant. La fumée nous empêche de la voir mais il y a de la lave en fusion en permanence au fond de cette grande bouche. Le petit bruit continuel, comme une respiration, nous le confirme : il est bien vivant. On comprend mieux pourquoi les Indiens effectuaient ici des sacrifices humains pour calmer la fureur du volcan et pourquoi les Espagnols y ont vu la porte de l'Enfer.

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   Nous repartons contents de notre balade, en nous disant que jamais il ne serait possible de s'approcher autant d'un volcan comme celui-là dans un pays plus développé : les normes de sécurité nous en empêcheraient certainement.

   Nous finissons l'après-midi sur une promenade bordant la lagune de Masaya à l'ouest de la ville. De l'eau a en effet rempli un ancien cratère, formant un lac un peu en contrebas. L'endroit possède en plus une très belle vue sur le volcan. Cela pourrait être idyllique, surtout ainsi, au soleil couchant mais malheureusement sacs plastiques et poubelles diverses sont éparpillés dans la pente qui mène à la lagune. En ajoutant une odeur nauséabonde à certains endroits, il y a de quoi gâcher le rêve.

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   Ce n'est pas la première fois, bien sûr, que nous sommes confrontés à ce genre de pollution au cours de nos voyages.. Les villes sont souvent sales, les grandes routes sont bordées de sacs plastiques et autres détritus jetés dans la nature... C'est sans doute facile pour nous de critiquer puisque nous venons d'un pays riche et que nous sommes très tôt sensibilisés à ces problèmes. La priorité des gens d'ici est ailleurs et on peut le comprendre, mais ça fait quand même mal au cœur de voir des gamins balancer leur sacs et bouteilles plastiques n'importe comment. Comme ce garçon sur le ferry nous menant à Corn Island qui lançait ses sacs plastiques par-dessus bord sous le regard de ses parents alors qu'il y avait une poubelle à trois mètres.

   Ce jeudi 3 au matin nous repartons à Granada. Nous n'avions pas eu assez de temps lors de notre premier passage pour voir tout ce qui nous intéressait. C'est vrai que la ville est très belle. En plus, des bus partent d'ici pour aller directement à San Jose au Costa Rica. Nous achetons donc des billets pour le lendemain et nous nous promenons dans Granada pour nos dernières heures au Nicaragua. Nous avons de la chance, le volcan Mombacho est dégagé aujourd'hui.

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   Une chose est sûre, c'est que nous ne regretterons pas beaucoup la gastronomie du pays. Non pas que ce soit mauvais mais la cuisine n'est pas très variée (à part sur la côte caraïbe où les spécialités sont très différentes).

   La " comida corriente ", le plat du jour si l'on veut, est constitué d'une viande (poulet, bœuf ou porc) accompagné de riz blanc, de haricots rouges et de chou râpé assaisonné avec du citron.

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   Tous les restaurants quel que soit leur standing proposent en fait les mêmes variations autour de ce plat. Nous avons préféré le petit déjeuner nicaraguayen typique, composé essentiellement de " gallo pinto ", du riz et des haricots rouges cuits séparément mais que l'on fait revenir ensemble à la poêle avant de servir. C'est toujours du riz et des haricots mais ils sont souvent très bien préparés. Un œuf, un peu de pain et un café avec ça et nous voilà partis pour la journée sans connaître la faim avant 19h. L'autre attrait gastronomique ce sont bien sûr les fruits. Nous avons pu déguster de délicieux melons, pastèques, bananes ou mangues. Un vrai régal. Maintenant, on verra bien ce que le Costa Rica aura à nous offrir côté nourriture...

   En attendant, si vous ne savez toujours pas pour qui voter dimanche rassurez-vous, nous avons trouvé le candidat idéal ! N'hésitez plus, votez Jésus !

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1 mai 2007

Masaya (Nicaragua), mardi 1er mai 2007

Vamos a la playa, oh oh oh oh oh

   Nous quittons Bluefields ce vendredi 27 avril en ferry à destination de Corn Island. Le bateau a un peu de retard ce qui nous permet de profiter de la vue sur le port qui déborde d'activité. Partout des bateaux accostent, d'autres partent, une multitude de gens se pressent pour aider au débarquement ou à l'embarquement de marchandises diverses et variées. Les cartons volent de main en main et de bateau en camion, les bouteilles de coca passent d'une barque à l'autre. Seule la montagne de caisses de bières n'a pas l'air de baisser. Sans être inspecteur de navires à la police maritime on peut constater que l'état général de la flotte de Bluefields laisse à désirer.

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   Forcément, il y en a quelques-uns, les plus chargés bien sûr, qui prennent l'eau alors il faut écoper !

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   Finalement nous prenons la mer et le spectacle à l'intérieur est assuré par deux télés et un lecteur DVD qui nous permettent d'apprécier des clips de rap, de R'nB' mais aussi des films totalement étrangers à notre culture. Nous faisons ainsi connaissance avec le cinéma policier jamaïcain : tout un programme. On ne va pas bien vite alors on a le temps d'enchaîner les films. Au bout de quelques heures de voyage, nous avons droit à Titanic. Passer ce film sur un bateau, c'est un peu comme diffuser un reportage sur les catastrophes aériennes dans un avion : ça n'est pas forcément une idée de génie. Heureusement personne ne panique et quand le bateau se casse en deux (celui du film, pas le nôtre) et que notre vieux ferry gémit et craque sous l'effet des vagues avec beaucoup d'à propos, tout le monde éclate de rire.
Pourtant si nous devions évacuer, il n'y aurait pas vraiment matière à plaisanter, voici notre unique canot de sauvetage...

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   Le Titanic a sombré (désolés pour ceux qui n'avaient pas vu le film, on leur gâche le suspense), Steven Seagall a massacré quelques douzaines de méchants et toujours pas de Corn Island à l'horizon. La traversée qui devait initialement durer 7h s'éternise et on commence à se lasser. L'île apparaît enfin, minuscule point qui ne grossit pas bien vite.
Au terme d'un trajet interminable, nous finissons par accoster. 11h de traversée pour 70km, c'est décidé au retour on prend l'avion !

   Nous voici donc pour quelques jours sur un petit bout de rêve des Caraïbes : le sable est blanc, la mer est turquoise, il fait chaud et un petit air de vacances flotte dans l'air.

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   Côté activités, nous pratiquons assidûment la marche au bord de l'eau, la baignade, le tartinage de crème solaire, le footing au bord de la mer au soleil couchant, le snorkeling, l'observation des raies, le tartinage de biafine, le débusquage de homard sous rocher, le taquinage de requin, le tartinage d'insect écran, la dégustation de langouste, l'exploration de canons espagnols coulés depuis 400 ans, le tartinage de coconut bread au p'tit dèj (oui, ça tartine beaucoup)...
Bref, on ne s'ennuie pas !

   Il n'y a d'ailleurs même pas besoin de chausser palmes, masque et tuba pour voir des épaves, on en découvre qui émergent un peu partout autour de l'île, parfois tout près du bord. Visiblement, les récifs ont fait des dégâts !

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   En plus on a la télé dans la chambre et certaines chaînes américaines diffusent les playoffs de NBA. Clément est content !

   L'île n'est pas grande et on pourrait facilement en faire le tour à pied si la pointe sud n'était d'accès sinon impossible, du moins fortement déconseillé. Le coin sert en effet de port d'escale aux bateaux colombiens et à leur cargaison de cocaïne. Le Nicaragua fait beaucoup pour lutter contre les narcotrafiquants qui constituent un sérieux obstacle au développement du tourisme mais la côte atlantique est tellement isolée qu'elle échappe en partie au pouvoir central. Enfin, il parait que ça s'améliore.

   Pour le moment, on ne se préoccupe pas trop des problèmes de société et on profite à fond. Ne nous enviez pas trop, Paris-plage c'est pour bientôt, non ?

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27 avril 2007

Bluefields (Nicaragua), jeudi 26 avril 2007

Premier accroc

   C'est reparti ! Le mardi matin nous reprenons la route. Au programme des deux prochains jours : un bateau, deux bus avec une pause entre les deux pour dormir et un autre bateau pour arriver à Bluefields, un port donnant sur la mer caraïbe. Notre objectif final étant de rejoindre une île des Caraïbes appelée " Corn Island ". A nous, les plages paradisiaques, le sable fin et l'eau turquoise. Enfin, après tous ces trajets.

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   La " lancha " collective de l'archipel de Solentiname nous dépose bien sûr à San Carlos, point de passage obligé de la région. Nous sommes soulagés de retrouver la civilisation (en plus il y a de l'électricité aujourd'hui) mais cela ne va pas durer longtemps. Le bus que nous prenons traverse le " Nicaragua profond ". Le long de cette route non pavée s'enchaînent des villages très reculés où les maisons sont faites de bric et de broc et où le moyen de locomotion normal est le cheval.

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   Cela nous donne la véritable image du pays. Une fois que l'on s'éloigne des endroits plus balisés, on prend vraiment conscience de la pauvreté du Nicaragua. Toute la partie est du pays est très peu développée car éloignée des grands axes de commerce et de communication. Il n'y a d'ailleurs aucune route qui relie l'Atlantique au reste du pays. Côté caraïbe, on ne peut rejoindre la mer qu'en trois endroits en empruntant des bateaux sur les trois grands fleuves du pays. Ca donne une idée de l'isolement de la région.
La dénuement s'exprime bien sûr par l'état des routes et l'aspect des maisons mais aussi par le nombre d'enfants qui errent dans la rue ou qui travaillent comme nous pourrons surtout le voir à Bluefields.

   Nous sortons des sept heures de bus avec les fesses en compote et une grosse envie de se dégourdir les jambes. Notre bus se devait d'être résistant aux chocs de la route, pas d'être confortable.

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   Notre ville-étape du jour s'appelle Juigalpa. Elle ne présente aucun intérêt hormis de disposer d'un distributeur automatique où nous récupérons un peu d'argent. Et le lendemain matin nous repartons pour 5h de bus dans la joie et la bonne humeur. Cette fois, la route est bitumée (merci pour nos fesses) et le bus est récent mais ça ne veut pas dire que l'on va beaucoup plus vite. A peu près toutes les vingt minutes, nous nous arrêtons. Pour que quelqu'un monte, pour donner un paquet ou en prendre un, pour que le chauffeur achète à boire ou parfois pour une raison inconnue : on attend juste pendant cinq-dix minutes et on repart...On a connu plus efficace comme trajet mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

   En effet au terminus du bus, dans la ville d'El Rama, nous devons prendre un bateau qui nous amènera à Bluefields. Les hors-bords ne partent qu'une fois pleins. Ils disposent de 18 places et malheureusement nous ne sommes que trois à 13h ce mercredi. Il faut donc patienter : au final nous attendrons trois heures sur des bancs face à une télé enchaînant séries débiles et films ridicules (Keanu Reeves qui joue au foot américain, ça vaut son pesant de cacahuètes).

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   Nous atteignons finalement Bluefields vers 18h et là, patatras, première tuile du voyage, Florence ne trouve plus son appareil photo. C'est fou car elle le garde toujours dans son petit sac à dos qu'elle ne quitte jamais. Comment a-il pu disparaître ? C'est vrai que lors de l'un de nos transports, le sac, normalement à nos pieds, a " glissé " légèrement sous notre siège, peut-être attiré par le passager derrière nous ? Mystère. Toujours est-il que l'appareil photo a disparu. Par contre, le portefeuille qui contient le passeport, la carte bleue et un peu d'argent n'a pas bougé. Nous sommes bien sûr préparés à ce genre de mésaventure : nous savons pertinemment que tout ce que nous avons avec nous est susceptible d'être volé un jour ou l'autre. Cependant, quand cela arrive, c'est toujours rageant. Surtout que l'on ne s'attendait pas à une attaque de ce côté-là. On pensait plutôt que notre chambre d'hôtel pourrait être visitée un de ces jours ou que nos gros sacs pourraient disparaître de la soute d'un bus...

   Outre la perte de l'appareil, ça démoralise un peu car nous pensions être vigilants sur nos affaires proches comme les petits sacs à dos, les appareils photo et les portefeuilles. Apparemment pas assez et cela nous donne un sentiment de vulnérabilité. Mais bon, il n'y a rien de très grave et dorénavant, nous mettrons aussi des cadenas à nos sacs de jour...

   Du coup, ce jeudi matin, nous avons le privilège de visiter un commissariat à Bluefields pour établir un procès-verbal de vol pour notre assurance. Et oui, il faut voir de tout dans un voyage ! Enfin, il ne nous fait pas rêver : ça ne donne pas envie de finir en garde à vue dans la crasse ambiante, on peut vous l'assurer. Non pas que les policiers soient désagréables avec nous, mais on sent qu'il vaut mieux être touriste, pour ne pas se retrouver comme ce gamin de quinze ans que l'on a vu, attendant son interrogatoire menotté à un tuyau près du sol dans un coin...
Nous sommes assez rapidement reçus par un agent qui tape consciencieusement notre déclaration sur sa machine à écrire sortie des années soixante. Désolé, on n'a pas sorti l'appareil photo (celui qui reste) pour immortaliser le moment et vous montrer l'ambiance, ça n'aurait sans doute pas plu. Les formalités accomplies, nous sommes contents de ressortir à l'air libre.

   En fait le commissariat est un peu à l'image de la ville. Les trottoirs et la rue sont crasseux, de travers ; les bâtiments sont vieux et sales ; les toits sont faits de tôle rouillée.

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   Une fois la nuit tombée, l'atmosphère devient même un peu effrayante car très peu de lampadaires fonctionnent. En gros, ce n'est pas une ville à laisser ses enfants dehors... Apparemment la faute incombe à un ouragan qui a tout dévasté ici en 1998. Les habitants ont alors reconstruit avec les moyens du bord.

   Malgré tout, nous trouvons Bluefields très intéressante. Si la ville n'est pas belle, elle est extrêmement vivante et métissée. On se croirait débarqué en Jamaïque : il y a beaucoup de noirs et on entend Bob Marley à droite et à gauche.

   Peu de temps après être arrivés, nous avons eu la chance d'assister à une mini-parade de carnaval devant un magasin qui fêtait l'anniversaire de sa création. Cinq ou six musiciens blacks habillés avec casquettes et maillots de basket comme tous les jeunes ici jouaient des morceaux de samba pleins d'énergie sur des instruments pour certains rafistolés. Devant eux une dizaine de danseurs d'un peu tous les âges effectuaient une chorégraphie plus ou moins bien synchronisée mais là aussi tellement pleine de vie. Ils étaient en vert, rouge et jaune, couleurs déclinées de façon pas très rigoureuse : si certains avaient le costume " officiel " la plupart avaient tenté de s'en approcher comme ils le pouvaient, T-shirts ou pantalons dans les teintes faisant l'affaire. On voyait bien que les moyens manquaient mais le cœur y était et toute la bande mettait le feu !

   Les gens sont fauchés mais la rue est vibrante. Nous nous régalons ce jeudi après-midi, assis en hauteur à la terrasse d'un café surplombant la rue, à observer le va et vient dans la ville. Ici le spectacle est dans la rue. En témoigne le défilé incessant au stand du petit vieux juste en face de notre perchoir.

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24 avril 2007

San Carlos (Nicaragua), mardi 24 avril 2007

Prendre le rythme du pays

   De retour à San Carlos le vendredi 20 au matin après notre escapade le long du rio San Juan, nous trouvons une ville sans électricité. La panne dure depuis la soirée de la veille et les gens ne savent pas trop combien de temps ça va durer. On entend ici ou là quelques groupes électrogènes fonctionner mais la plupart des maisons restent sans alimentation électrique. Ca n'a pas l'air de beaucoup gêner les habitants du coin, ils ont l'habitude. Nous devrons par contre patienter pour mettre un nouveau message sur le blog car notre prochaine destination n'aura certainement pas d'accès internet.
Nous nous dirigeons en effet vers l'isolé et peu peuplé archipel de Solentiname, toujours sur le lac Nicaragua, au large de San Carlos. Les quelques 800 habitants que comptent les îles sont essentiellement des artistes qui forment une communauté créée dans les années soixante par un prêtre très connu au Nicaragua, Ernesto Cardenal.

   Le vendredi midi, nous prenons d'abord un bateau pour la plus peuplée des îles, Mancarron. L'église de cette " capitale " est un symbole de cette communauté. Et c'est vrai qu'elle est très surprenante. Son aspect extérieur est tout à fait commun, ce n'est qu'un bâtiment aux murs blancs qu'on ne soupçonne même pas être une église. Par contre l'intérieur est superbe. On retrouve une grande simplicité dans les meubles et les accessoires avec juste quelques vieux bancs en bois sur le sol en terre battue. Les seuls ornements sont des dessins très colorés, qu'on dirait faits par des enfants sur les murs blancs sur les côtés derrière deux statues ainsi qu'un autel et une croix peints de la même façon dans le chœur.

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   Malheureusement pour nous, à part visiter l'église, il n'y a pas grand-chose à faire sur l'île. Nous mettons 15 minutes à faire le tour du sentier qui parcourt le village, nous ne croisons pas grand monde avec qui discuter (on ne va pas déranger les gens dans leurs hamacs tout de même) donc direction notre petit bungalow.

   Il n'y a plus qu'à faire comme les gens du coin, se poser dans le hamac et faire la siesta. Et nous allons nous appliquer... Il faut dire que notre petite terrasse entourée de fleurs où sont accrochés les hamacs se prête bien à l'exercice. On se sent bien au milieu des hibiscus.

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   L'île ne dispose pas d'un accès à l'électricité et certaines familles font fonctionner une petit groupe électrogène personnel environ deux heures chaque soir. Cela leur permet notamment d'avoir accès au meilleur de la civilisation : les combats de catch à la télé !
Pour résumer nos journées, après la sieste de 11h et celle de 15h, nous n'avons plus qu'à nous coucher à 20h au moment de l'extinction des feux. Trop dur !

   Le dimanche 22 nous partons pour une autre île située à un quart d'heure en bateau, San Fernando. Elle est encore plus petite que Mancarron mais les habitants semblent plus enclins à discuter avec nous et en plus, c'est le luxe, il y a de l'électricité (solaire) toute la journée. Notre petit bungalow donne cette fois directement sur le lac et nous ne sommes pas mécontents de profiter de la petite brise fraîche du bord de lac. Au programme : lecture, sieste, visite chez les peintres pour voir leurs œuvres, baignade dans le lac, tour en canoë, photos des oiseaux du coin ou du coucher de soleil... C'est beaucoup plus actif, non ?

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   Vous l'aurez compris, nous sommes un peu coincés sur l'archipel : il n'y a que deux bateaux par semaine pour retourner à San Carlos et partir vers de nouveaux horizons. Il faut donc attendre mardi pour pouvoir bouger ou alors payer pas moins de 80 dollars pour se faire déposer par un bateau privé. Nous serions bien rester un peu moins longtemps ici car nous ne sommes pas très sensibles au charme style " paradis perdu " de ces îles. C'est vrai que c'est plutôt joli, qu'on est proche de la nature et des animaux mais bon, comparé à la côte caraïbe qui n'est pas si loin...
   Enfin, c'est sans doute de notre faute, on n'a pas su saisir le " spirit " de Solentiname. Allez, on vous laisse, on va voir si on le trouve dans nos hamacs...

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Embarquement en Amérique centrale
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