San Carlos (Nicaragua), mardi 17 avril 2007
Granada et Isla de Ometepe
Nous voici à Granada, au bord du lac Nicaragua, peut-être la plus belle ville du pays grâce à ses nombreux édifices coloniaux. Ce serait même la plus vieille ville du Nouveau Monde d'après notre guide " Lonely planet " car elle fut fondée en 1524 par un Espagnol. Nous n'allons y rester qu'une seule journée lors de ce premier passage car Damien et Nicolas préfèrent garder plus de temps pour ce qui nous attend ensuite. Ce n'est pas grave car nous reviendrons tous les deux plus tard, après être allés sur la côte caraïbe et avant de descendre vers le Costa Rica.
Nous effectuons une balade ce jeudi matin dans la ville. Elle semble dès le départ beaucoup plus riche que ce que nous avons vu jusqu'ici au Nicaragua. Contrairement à Leon, les bâtiments autour du " parque central " ont été restaurés et il y a beaucoup de restaurants et d'hôtels assez luxueux dans ce centre ville. Ca change ! Cependant, rassurez-vous nous avons quand même trouvé un hôtel bon marché, où il fait une chaleur à crever et où le ventilateur s'arrête de temps en temps à cause du faux-contact dans la prise.
Les abords du " parque central ", comme la cathédrale de Granada et ses couleurs éclatantes, sont donc bien beaux c'est sûr.
Cependant nous apprécions tout autant la promenade dans les rues situées un peu plus au sud, vers le marché ; les bâtiments sont beaucoup moins " classe " mais on sent plus la vraie vie. Nous avons juste le temps, en fin d'après-midi, de nous faire de nouveaux amis sur la place centrale où nous discuterons avec deux enfants qui jouaient par là. Nous avons du mal à comprendre tout ce qu'ils disent car leur accent n'est pas facile mais nous apprécions leur gentillesse, leur curiosité et leur beau sourire !
Et vendredi matin, c'est reparti, direction Isla de Ometepe, une île située au milieu du lac Nicaragua.
Nous embarquons à bord d'un petit ferry pour une traversée tranquille où nous apprenons une nouvelle technique pour amener les amarres sur le quai : c'est un des membres d'équipage qui se jette à l'eau (Est-il désigné ? Y a-t-il tirage au sort pendant le trajet ?), pas très profonde d'ailleurs, depuis le bateau pour amener les cordages sur le port. On a du mal à imaginer la même chose en Bretagne au mois de février...
Cette île a à peu près une forme de 8 avec un volcan de chaque côté. L'un est actif alors que l'autre est éteint depuis longtemps. On trouve des plages un peu partout sur la côte alors que l'intérieur est couvert par une dense forêt tropicale. Ce qui frappe surtout ici c'est la taille du volcan par rapport à l'île elle-même. On a l'impression que l'ombre du grand volcan flotte toujours au-dessus de nous. Il est d'ailleurs très beau avec sa forme conique parfaite. On ne peut malheureusement pas le gravir en entier à cause de fumées toxiques qui s'en dégagent en ce moment.
On se contente donc de monter, le samedi 14 au matin, au cratère du volcan éteint où le " lonely planet " nous promet un beau lac vert jade. Nous sommes plutôt déçus à l'arrivée, notamment par la couleur du lac tirant plutôt sur le marron vaseux, même si l'endroit est assez sympa. Il faut dire que la montée de 3h30 dans la jungle a été rude, à cause de la pente et surtout à cause de la boue dans le dernier tiers de l'ascension. Nous ne sommes donc pas sûrs que le jeu en valait la chandelle ! Nous finissons encore une fois bien sales et à choisir on préférait sans doute encore la poussière de l'autre jour. En fait l'endroit que nous avons le plus aimé lors de cette rando est un point de vue sur l'île au bout d'une heure de montée.
On aurait dû s'arrêter là et redescendre !
C'est bien sûr ambiance plage sur l'île. Nous profitons des nombreux hamacs disposés devant le lac à notre hôtel. L'eau est très bonne, même si elle n'est pas très claire et si le sable a une teinte gris-noir pas terrible; mais nous sommes contents de pouvoir nous baigner car figurez-vous que le lac était il y a quelques décennies peuplé de requins (des requins-taureaux qui peuvent vivre en eau douce). Il était alors dangereux de se baigner. Le poisson a été victime de la sur-pêche et il est maintenant en voie d'extinction dans le lac. Ce qui profite aux touristes et aux gamins du coin qui sont toujours en train de jouer dans l'eau.
Enfin, le lac ne sert pas uniquement à la baignade. Il est amusant d'observer tout ce qui se passe sur la plage : outre le bain, les pêcheurs s'activent sur leurs barques pas très loin du bord toute la journée, certains éleveurs, montés sur un cheval, viennent faire boire leur bétail, les gens viennent faire leur lessive... Ca n'arrête pas.
Nous apprécions beaucoup l'endroit car il est assez sauvage et peu développé. Les animaux sont omniprésents partout sur l'île : on a vu, juste à côté de notre bungalow, des singes, des chevaux, des oiseaux de toutes les couleurs et de toutes les formes, des crapauds (c'est moins beau), quelques insectes impressionnants, des oies... Cependant le côté peu développé a aussi ses inconvénients . En l'occurrence, les moyens de transport sont très peu nombreux et nous sommes totalement dépendants de notre hôtel pour les repas et pour nous déplacer. Nous sommes condamnés à manger matin, midi et soir à notre hôtel ou dans un autre un peu plus loin et il faut à chaque fois louer à prix d'or (même si ça reste dans nos moyens d'Européens, c'est très cher pour le pays) les services d'un taxi pour bouger quelque part. Nous avons donc un peu l'impression de manquer de liberté.
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé de nous émanciper. Dimanche matin, nous partons, déterminés, pour prendre le bus de 7h qui devait, d'après deux sources d'information concordantes, passer sur la route devant notre hôtel. Le but était d'atteindre le village d'Altagracia au nord de l'île pour reprendre un autre bus vers des chutes d'eau.
7h00 : Damien s'assoit sur le bord de la route avec un journal.
7h05 : Voilà le bus ? Non, fausse alerte.
7h10 : Tiens un garçon sur un cheval.
7h20 : On va voir les vaches.
7h30 : Damien a de la visite
7h40 : L'heure du char à bœufs
7h58 : Le bus ! Non, il passe dans le mauvais sens.
Résultat : tout le monde rentre à l'hôtel et on prévoit un taxi pour le lundi.
Au final, nous passerons la journée à nous baigner et à nous reposer près de chez nous.
Nous effectuerons effectivement la balade attendue le lundi en taxi. Bilan : une heure de grimpette sous le soleil pour une cascade ni très jolie, ni très impressionnante et gâchée par les tuyaux d'acheminement d'eau vers une future centrale hydroélectrique. On ne peut pas gagner à tous les coups !