Flores (Guatemala), jeudi 5 avril 2007

Rendez-vous à Florès

   Pas le temps de récupérer. Nous avons rendez-vous au Guatemala avec nos amis Damien et Nicolas ce mercredi. Nous nous reposerons plus tard de nos heures de transport. Et en plus le trajet d'aujourd'hui va être éprouvant, c'est sûr. Au programme, départ à 6h du matin pour aller en bus jusqu'à la ville frontière puis un tour de bateau puis de nouveau un bus pour arriver à Florès au Guatemala, notre point de rendez-vous.

   Le début du trajet est très confortable : nous sommes passés par une agence de Palenque pour organiser le transport et comme aujourd'hui le nombre de participants est important, une voiture doit accompagner le minibus habituel pour que tout le monde puisse partir. Coup de chance, pour ce premier tronçon de 3h nous sommes dans la voiture. C'est le patron de l'agence qui conduit (prudemment c'est à noter) sa Chrysler je-sais-pas-quoi climatisée, intérieur cuir, finition ronce de noyer?... Comme dans la pub! Ah les gens sont pareils partout, ils veulent montrer qu'ils ont réussi en achetant une belle voiture. Enfin, on ne va pas se plaindre, ça change des trajets où tu es plié en quatre dans un van avec la barre de fer du siège de devant qui te rentre dans les genous.

   Après un arrêt succint au poste frontière pour faire tamponner nos passeports nous changeons de moyen de locomotion. Nous embarquons avec nos bagages sur un petit bateau, une lancha comme on dit ici. Pour une demi-heure de remontée du fleuve local. Tout ceci est très sympathique: un peu de fraîcheur nous fait du bien et les rives sont plutôt jolies. En plus le capitaine du navire a une bonne tête de contrebandier même si on a l'impression, vu ses cernes, qu'il a un peu trop abusé de la tequila hier soir.

   Nous débarquons sans histoire côté guatémaltèque. Et surprise, à la place du poste frontière poussiéreux et inhospitalier, nous sommes accueillis sur la terrasse d'une maisonnette bordée de hamacs. Deux gars nous donnent les  formulaires à remplir pour le passage du poste fontière puis nous attendons. Là, il ne se passe pas grand chose  pendant une bonne demi-heure: les deux gars discutent avec d'autres gars du coin, des changeurs d'argent au noir nous proposent de racheter nos derniers pesos (ce que nous faisons, leur taux n'étant pas trop mauvais), Florence s'installe dans un hamac pour faire passer le temps... On ne sait pas pourquoi on attend mais on attend, il faut se plier aux coutumes locales.

   Enfin ça y est, nous montons dans un bus avec nos compagnons de lancha et nous partons vers Florès en faisant une petite halte au poste frontière situé 3 kilomètres plus loin. Ah, finalement le voilà le poste frontière poussiérieux, il suffisait de patienter. Là des policiers très cools nous attendent pour remplir nos passeports et nous enregistrer. Le bâtiment est vieux et sale avec, détail subtil, une cigarette qui se consume toute seule sur le rebord du bureau des agents mais il y a un ordinateur où ils font passer les passeports à lecture optique, tout de même. Les policiers ont juste un peu de mal avec quatre voyageurs qui sont avec nous car ils ont la mauvaise idée d'être slovaques. Or sur leur liste des pays on trouve la Tchécoslovaqie mais pas la Slovaquie. Enfin tout ça s'arrange vite et avec le sourire.

   Une fois que tout le monde est passé à la police, on repart. Le bus avance très lentement sur des routes défoncées mais le trajet se déroule sans histoire. Finalement nous arrivons à Florès vers 15h et, surprise, Damien et Nicolas sont à l'arrêt de bus! Ils viennent tout juste d'arriver du Belize; c'est bien car nous ne perdrons pas de temps à nous chercher.

   La ville de Florès est située sur une petite île reliée à la terre ferme par un pont. L'endroit est très mignon avec plein de petites ruelles colorées et une place centrale ombragée et surélevée d'où l'on a un beau panorama sur le lac "Peten Itza" et les autres îles autour de Florés. A la fin de l'après-midi, nous nous retrouvons pour admirer le coucher du soleil (le premier d'une longue série ?) sur le lac et pour prendre un petit apéro (le premier d'une longue série ?) à la terrasse d'un restaurant dans un coin de la place. Il faut prendre des forces car la journée du jeudi sera longue.

   En effet, le réveil sonne très tôt ce jeudi matin: 4h45. Mais c'est pour la bonne cause ; nous voulons être à Tikal -une des cités mayas les plus connues- dès l'ouverture (6h) pour profiter de la relative fraîcheur du matin et pour éviter les grands flots de touristes de l'après-midi. Les bruits de la jungle nous accueillent sur le site archéologique: hurlements de singe, craquements de branches, course d'un animal entre les racines des arbres... La première impression passe par l'ouie ici. C'est très étonnant et la brume matinale qui reste accrochée aux sommets des grands arbres qui nous entourent renforce encore le mystère du lieu. Tikal a été construit au milieu de la jungle et c'est vraiment fou de voir d'un coup de grandes pyramides surgir de la forêt. Les bâtiments sont vraiment très grands, très hauts mais il faut bien cela pour rivaliser avec les arbres. Nous monterons donc énormément de marches durant cette visite. Et pas des petites marches s'il vous plaît. Elles sont très hautes, à croire que les Mayas faisaient tous 2 mètres... Et il faut escalader les édifices dans une chaleur déjà très lourde, la brume s'étant volatilisée bien vite.

   Cependant le jeu en vaut la chandelle. De là haut nous découvrons des panoramas splendides. La jungle n'a pas réussi à tout recouvrir!

   Nous passons plusieurs heures sur le site puis nous nous dirigeons vers la sortie en croisant la foule qui arrive. Nous avons bien fait de venir tôt. Nous sommes en pleine "Semana Santa" et les gens d'ici sont en vacances, les prochains jours étant fériés. Ce qui explique nos difficultés pour trouver un bus pour quitter Florès demain. Mais ceci est une autre histoire.

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